Depuis près de 10 ans, COESIO accompagne des organisations dans leur démarche stratégique, tactique et opérationnelle en développement durable. Cette année, nous prenons le temps de discuter avec certaines d’entre elles pour faire le point sur leur accomplissement, les obstacles auxquels elles ont pu faire face et les opportunités en découlant. Dans cette série de publications, vous aurez la chance de découvrir les détails de leurs apprentissages, évolutions et succès en développement durable afin de pouvoir vous inspirer à passer à l’action.
Festo Didactique conçoit, fabrique et distribue, dans plus de 70 pays, des produits didactiques pour assister l’enseignement de matières techniques qui exigent des travaux pratiques en laboratoire. L’entreprise compte plus de 200 employés dans une usine située dans le parc industriel de Charlesbourg, à Québec. Ayant vu le jour en 1959 dans les laboratoires de l'Université Laval sous le nom de Lab-Volt, Festo Didactique fait aujourd'hui partie du groupe Festo situé en Allemagne, depuis sont rachat en 2014.
En 2020, Festo Didactique a entamé une démarche en développement durable avec le support de l’équipe de COESIO et du Fonds Écoleader. Deux ans plus tard, l’organisation démontre un réel leadership sur le sujet en ayant opérationnalisé plus d’une dizaine de stratégies en développement durable.
Diplômé du programme en Administration des affaires de HEC Montréal en 2003, Michel a ensuite obtenu le titre comptable CPA en 2006. Après avoir travaillé prêt de dix ans pour la firme de services-conseils Deloitte, il s’est joint à l’équipe de direction de Festo Didactique en 2015, quelques mois après l’acquisition de l’entreprise par la multinationale allemande Festo. Après avoir géré l’intégration des systèmes comptables et de gouvernance avec la nouvelle maison-mère, Michel s’est ensuite consacré au volet « Opérations et Innovation » de la planification stratégique locale. Une nouvelle réorganisation à la fin 2021 lui a permis de se consacrer à de nouveaux défis, notamment dans le système qualité et le développement durable, deux thèmes qui sont dorénavant au cœur des actions de Festo Didactique.
Jean-François a intégré Festo Didactique en 2009 à la suite de sa technique collégiale en génie électrique. Il a contribué au développement de nouvelles solutions d'enseignement au sein de l'équipe d'ingénierie notamment dans les domaines des énergies renouvelables, contrôle de moteur, automatisation et contrôle de procédés. Au cours des dernières années, il a également été impliqué dans plusieurs projets reliés à la gestion environnementale et l'optimisation des processus en plus d'avoir joué un rôle clé dans le projet Unify (remplacement du système ERP). Il occupe maintenant le poste de gestionnaire de produit et est en charge du portfolio en Électricité industrielle.
Jean-François
C’est un peu moi qui ai initié les premières discussions en environnement dans l’entreprise. Ces discussions partaient de mes valeurs personnelles et d’un désir de voir Festo Didactique en faire plus pour l’environnement. Je voulais voir ce qui pouvait être fait au sein de la compagnie, mais surtout grâce à la compagnie.
En 2019, j’ai créé un comité environnement avec quelques autres employés avec qui on se rencontrait de façon bénévole sur les heures de dîner. On a commencé à se rencontrer pour déployer des actions en environnement, puis j’ai par la suite présenté un projet au comité de direction, leur demandant de s’engager envers le développement durable, et non pas seulement envers l’environnement. Ma présentation a été très bien reçue par l’équipe de direction.
Michel
Jean-François a très certainement été notre bougie d'allumage, mais j’aimerais ajouter qu’il y avait un terreau fertile à l’époque. L'équipe de direction était composée d’ingénieurs très expérimentés qui ont fait carrière en éducation et qui avaient une grande conscience environnementale. En plus de cela, notre culture d’entreprise était, et est toujours, très portée sur le social et le bien-être de nos employés. Donc quand Jean-François nous a présenté son projet en développement durable, on voulait tous le supporter, mais le grand défi résidait dans le fait que personne ne savait réellement comment s’y prendre.
C’est là où j’ai décidé de supporter Jean-François dans son projet. En finances, je suis moins dans le feu de l’action quotidien comme d’autres membres de la direction pouvaient l’être. Et quand on a ensuite réalisé que le développement durable comprenait tout un volet économique, on s’est dit que c’était l’idéal que je sois impliqué dans cette démarche.
Jean-François
C’est quelque temps après l’implication de Michel que j’ai découvert la certification ÉCOresponsableMC du Conseil des industries durables, une certification d’amélioration continue en développement durable qui nous permettrait de vraiment nous structurer sur le sujet. Avec Michel, on a décidé d’entamer notre démarche en développement durable via la méthodologie de la certification ÉCOresponsableMC à travers l’accompagnement de l’équipe de COESIO.
Jean-François
C’est un peu moi qui ai initié les premières discussions en environnement dans l’entreprise. Ces discussions partaient de mes valeurs personnelles et d’un désir de voir Festo Didactique en faire plus pour l’environnement. Je voulais voir ce qui pouvait être fait au sein de la compagnie, mais surtout grâce à la compagnie.
En 2019, j’ai créé un comité environnement avec quelques autres employés avec qui on se rencontrait de façon bénévole sur les heures de dîner. On a commencé à se rencontrer pour déployer des actions en environnement, puis j’ai par la suite présenté un projet au comité de direction, leur demandant de s’engager envers le développement durable, et non pas seulement envers l’environnement. Ma présentation a été très bien reçue par l’équipe de direction.
Michel
Jean-François a très certainement été notre bougie d'allumage, mais j’aimerais ajouter qu’il y avait un terreau fertile à l’époque. L'équipe de direction était composée d’ingénieurs très expérimentés qui ont fait carrière en éducation et qui avaient une grande conscience environnementale. En plus de cela, notre culture d’entreprise était, et est toujours, très portée sur le social et le bien-être de nos employés. Donc quand Jean-François nous a présenté son projet en développement durable, on voulait tous le supporter, mais le grand défi résidait dans le fait que personne ne savait réellement comment s’y prendre.
C’est là où j’ai décidé de supporter Jean-François dans son projet. En finances, je suis moins dans le feu de l’action quotidien comme d’autres membres de la direction pouvaient l’être. Et quand on a ensuite réalisé que le développement durable comprenait tout un volet économique, on s’est dit que c’était l’idéal que je sois impliqué dans cette démarche.
Jean-François
C’est quelque temps après l’implication de Michel que j’ai découvert la certification ÉCOresponsableMC du Conseil des industries durables, une certification d’amélioration continue en développement durable qui nous permettrait de vraiment nous structurer sur le sujet. Avec Michel, on a décidé d’entamer notre démarche en développement durable via la méthodologie de la certification ÉCOresponsableMC à travers l’accompagnement de l’équipe de COESIO.
Dans les derniers mois, Festo Didactique a déployé une démarche en développement durable à quatre phases :
Jean-François
L’un des premiers obstacles auquel on a fait face, c’est le manque de connaissances qu’on avait sur le sujet. Pour plusieurs, le développement durable consiste à protéger l’environnement. Au début, c’est le comité de direction qui a dû s’éduquer sur le sujet, ainsi que quelques membres clés de l’organisation. On l’a fait en faisant nos propres recherches, à travers les ateliers avec COESIO, mais surtout en déployant notre démarche en développement durable dans l’organisation. Aujourd’hui, on est rendu à l’étape de devoir sensibiliser l’ensemble de nos employés sur le sujet, mais on souhaite aussi éduquer nos clients dans le futur.
Michel
Tout à fait. Nous avons déjà des solutions d’apprentissage qui ciblent directement des aspects importants du développement durable comme la production d’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique et nous voulons continuer à en développer. Cependant, nous voulons en faire plus en intégrant des concepts du développement durable dans des cours techniques plus traditionnels pour permettre un enseignement plus complet des technologies. Mais avant cela, on va se concentrer à former nos employés, et ceux de notre maison-mère également.
Jean-François
Un autre obstacle très important pour nous, c’est définitivement le temps. Il y a beaucoup de gens qui veulent s’impliquer dans les projets en développement durable de l’organisation, mais quand il faut trouver le temps pour faire avancer les projets, c’est une autre paire de manches.
Michel
Oui, c’est un bon point, le temps est un très gros défi pour nous. On a une culture d'entreprise très axée sur l’action, ça fait en sorte qu’il est souvent difficile de prioriser ce qui sort de l’opérationnel. On est en train de se donner les moyens de prioriser le développement durable dans l’organisation. Par exemple, il y a quelques mois, on a officialisé mon poste de Vice-Président Finances, Qualité et Développement durable. Je suis également supporté dans mes activités par un Coordonnateur Qualité et Développement durable.
Jean-François
Il y a aussi le comité de développement durable qui se rencontre mensuellement pour s’assurer de faire avancer notre plan d’action en développement durable et pour proposer de nouvelles initiatives.
Michel
Bref, c’est une question de priorisation.
Jean-François
On a rapidement réalisé que si on voulait s’améliorer en termes de gestion environnementale, il fallait être capable de se mesurer d’année en année. Ça nous prenait donc des bilans. Comme je le disais plus tôt, en social c’est beaucoup plus facile pour nous de se mesurer parce qu’on travaille sur ce volet depuis plusieurs années déjà. Mais le volet environnemental, c’est tout nouveau.
Pour ce faire, on a décidé de réaliser un premier bilan de nos émissions de gaz à effet de serre à la fin 2021 avec la collaboration de COESIO et du Fonds Écoleader. Ce bilan est aligné au standard du GHG Protocol et inclut nos émissions du scope 1, 2 et même 3 (partiellement). On travaille maintenant sur notre plan de réduction d'émission de gaz à effet de serre.
Michel
Le dernier obstacle dont j’aimerais discuter, et qui est finalement devenu une opportunité pour nous, c’est le fait que l’on fasse partie d’un groupe. Au début de notre démarche, on n’était pas certains que notre maison-mère allait avoir le même intérêt que nous à vouloir investir du temps et de l’argent là-dedans. Par contre, on a rapidement réalisé que le groupe partageait les mêmes valeurs que nous et qu’il souhaitait également se responsabiliser. Ça nous a donné la confiance dont on avait besoin pour se structurer, gagner en maturité et déployer notre démarche dans l’organisation à travers de nombreux projets.
Jean-François
Tout à fait, on se sent soutenu par le groupe Festo dans notre démarche. Ce que j’ajouterais sur le sujet, c’est que le fait qu’on ait débuté cette démarche il y a déjà un certain temps déjà nous aide à avoir une bonne compréhension des concepts lorsqu’on échange avec le groupe sur le développement durable. Ça nous permet de démontrer notre leadership et de rayonner auprès d’eux.
Jean-François
On déposera notre dossier dans quelques jours pour obtenir la certification ÉCOresponsableMC de Niveau 2 - Performance. C’est certain que c’est une grande fierté, parce que ce processus de certification nous a permis de nous structurer et de mettre en œuvre plus d’une dizaine de projets écoresponsables dans les derniers mois.
On a maintenant une gouvernance claire en développement durable, on travaille sur un gros projet de redéfinition de notre culture organisationnelle et, en plus, on a réalisé notre premier inventaire de gaz à effet de serre il y a quelques mois.
Michel
Le dépôt imminent de notre dossier à Ecocert est une fierté pour moi aussi. Au début, avec Jean-François, on voyait honnêtement ce projet de certification comme une montagne, donc je suis bien heureux qu’on soit rendu au dépôt.
Michel
Au-delà de la certification, la plus grande fierté que j’ai c’est l’engagement envers l’entreprise que ça a généré. La démarche m’a permis de travailler avec des gens d’autres fonctions, d’apprendre à les connaître et d’avoir des conversations profondes, pas seulement sur des technicalités opérationnelles, mais vraiment d’aller dans le cœur des valeurs de mes collègues. Et ça, ça a créé un lien entre nous qui pour moi est encore plus important que la certification. Cette connexion-là qu’on a créée va toujours rester et ça sera une force pour l’entreprise aussi.
Jean-François
Une autre réussite pour moi, c’est le fait que maintenant le développement durable et l’environnement sont des sujets dont on parle partout dans l’organisation et pratiquement à chaque jour. Quand j’ai eu le goût de démarrer le comité environnement au départ, c’est parce qu’on n’en parlait jamais. On n’en parlait pas au travail, mais non plus sur l’heure du dîner avec les collègues. Maintenant, les gens m’amènent leurs idées, leurs solutions. Je vois qu’il y a une réflexion qui est entamée chez les employés, sans qu’ils soient impliqués dans le comité environnement ou dans le comité de développement durable. Je trouve ça vraiment gratifiant d’avoir participé à créer cet engagement-là.
Michel
Finalement, à un niveau plus personnel, les gens qui se sont impliqués dans cette démarche en développement durable ont très certainement démontré leur leadership au comité de direction, mais aussi à l’ensemble de l’organisation. Dans le cas de la récente promotion de Jean-François à titre de gestionnaire de produit, personne n’a été surpris par cette nouvelle. À travers son implication dans notre démarche en développement durable, et dans d’autres implications, il a su prouver qu’il était capable de naviguer dans l’inconnu et développer de nouvelles compétences.
Jean-François
Oui mon implication dans cette démarche m’a certainement aidé à obtenir mon nouveau poste.
Michel
Présentement, on étudie la possibilité d’agrandir notre bâtiment. Si ce projet se concrétise, il est clair qu’on intégrera tout plein de considérations environnementales et sociales, donc je peux imaginer que Jean-François et moi serons impliqués dans ce projet.
Concernant la certification ÉCOresponsableMC, on s’apprête à déposer le niveau 2, mais les niveaux 3 et 4 me semblent de plus en plus atteignables. J’ai confiance que peut-être qu’un jour on pourra atteindre le niveau 4.
Aussi, dans la prochaine année, nous travaillerons à mettre en place les bases pour obtenir ISO14001 (système de gestion environnemental) et ISO50001 (système de gestion de l’énergie). Ce sont des certifications qui nous aideront à mettre en place les moyens pour mieux gérer notre impact environnemental.
Jean-François
Ce que je vois de mon côté, c’est qu’on doit définitivement explorer l’avenue de l’écoconception pour nos produits.
Et finalement, comme je le disais plus tôt, on vient de terminer notre premier inventaire de nos gaz à effet de serre. Pour moi, la prochaine étape sera de valider notre cible de réduction basée sur la science, et de mettre en œuvre notre plan de réduction.
Jean-François
J’en ai un bon qui va vous faire plaisir, mais c’est d’être accompagnés (rires). C’est très sérieux par contre. Être accompagné par COESIO m’a grandement aidé. Michel disait plus tôt que j’ai été la bougie d’allumage de notre démarche, mais si cette bougie n’avait pas été alimentée, ça aurait été difficile. COESIO est venue me supporter avec une structure et des connaissances qui m’ont permis d’amener mon projet à la direction et de leur présenter un projet crédible.
Michel
J’ajouterais que très rapidement dans la littérature que Jean-François a survolée, ça parlait beaucoup de l’importance de l’engagement de la direction. Si Jean-François n’avait pas sollicité le comité de direction dès le départ, probablement qu’on en serait encore à réaliser des initiatives écoresponsables ponctuelles, sans réelle structure. Ça n’aurait définitivement pas eu la même portée. En allant chercher l’engagement de la direction, Jean-François s’est assuré d’avoir les coudées franches, l’autorité morale, les outils nécessaires et le temps pour réaliser cette démarche. L’engagement de la direction a très certainement été un facteur clé de succès dans notre cas.
Rédigé par :
Chloé T. Bergeron, Conseillère